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8 févr. 2013

La fin de l'expérimentation animale en Europe : l'envers du décor



11 mars 2013. Voilà une date qui aurait pu être importante pour tous les défenseurs des animaux en Europe. En effet, c'est LE jour où l'Union Européenne doit définitivement interdire la commercialisation sur son territoire des cosmétiques testés sur les animaux, ingrédients et produits finis confondus. 

D'ailleurs j'avais déjà écrit au mois de décembre un post à ce sujet. Oui mais voilà, cette belle initiative, prise en 2003, est complètement ternie depuis 2007 par l'adoption du règlement REACH... 

Les premiers bémols

La directive interdisant la vente de produits testés sur les animaux ne s'appliquera qu'à l'Europe. Ce qui signifie que les marques pourront continuer à vendre hors de l'espace européen des cosmétiques ayant fait l'objet de tests sur les animaux, notamment sur le marché chinois dont la réglementation impose ces tests.

De plus, cette directive ne s'applique qu'aux substances uniquement utilisées dans les cosmétiques, ce qui ne représente qu'environ 10% des matières premières.

Les 90% restantes étant utilisées en cosmétique ET dans d'autres domaines ne sont pas concernées par cette interdiction et peuvent tomber sous les obligations du règlement REACH.

Le règlement REACH

Entré en vigueur le 1er juin 2007, c'est le règlement sur l'enregistrement, l'évaluation, l'autorisation et les restrictions des substances chimiques (Registration, Evaluation and Authorisation of CHemicals). 

Le but de ce règlement est de contrôler les 30 000 molécules mises sur le marché avant 1981 et n'ayant jamais fait l'objet d'expertises toxicologiques. La charge est laissée aux industriels de prouver l'innocuité des substances qu'ils emploient.

Les objectifs principaux sont les suivants :
- protéger la santé humaine et l'environnement,
- améliorer la compétitivité de l'industrie chimique européenne,
- améliorer la transparence,
- diminuer les tests sur les animaux.

Sur ce dernier point, le règlement REACH insiste sur l'utilisation de méthodes alternatives à l'expérimentation animale dès qu'elles existent et sont validées, et sur le partage des informations pour réduire le nombre de tests.

Deux dates ont été fixées aux industriels pour rendre leur dossier : le 31 mai 2013 pour les plus gros fabricants (plus de 100 tonnes de composés chimiques produits) et le 31 mai 2018 pour les plus petits.

Les chiffres derrière REACH

On ne peut pas reprocher à ce règlement de vouloir assurer une meilleure protection de l'homme et de l'environnement. Mais les chiffres présentés pour y arriver ne sont pas des plus réjouissants.

Selon un rapport du CNRS de 2009, rien que pour les tests de cancérogénécité, les études réglementaires imposent des lots de 100 animaux pour chaque dose testée
20 millions d'animaux seraient nécessaires pour réaliser l'ensemble des tests de reprotoxicité !

Dans un rapport repris par le magazine Nature le 26 août 2009, le chiffre accablant de 54 millions d'animaux utilisés est avancé pour répondre aux exigences du règlement REACH

Quand on sait que beaucoup de ces tests ne sont pas transposables à l'Homme, on est en droit de se demander à quoi sert ce massacre...


(Sources :  Rapport du CNRS
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3 commentaires:

  1. Bonjour Henja, justement hier j'avais lu que les produits cosmétiques testés sur les animaux ne serait plus importés en Europe. Je suis allée chercher un peu plus d'info sur le net. Mais je reste très septique (comme toi d'ailleurs) ! C'est comme si tous les produits vendus chez Sephora ne font plus l'objet de tests sur les animaux !! Ce serait trop beau pour être vrai !!

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  2. La réalité c'est que la seule méthode alternative, dans la plus part des cas, c'est de tester directement sur des humains.

    Le test sur des animaux ne sert qu'a éliminer de la boucle les produits les plus manifestement nocifs avant qu'ils soient testes sur des humains, ce qui épargne sans doute quelques vies humaines par an, et certainement quelques sérieux problèmes de sante aux testeurs humains.

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  3. Merci pour ces bonnes explications. Je mets ton lien sur ma page Facebook. ça éclaircit pas mal les choses.

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